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Le Blog d'un futur journaliste
11 août 2008

Portrait (3)

020

Depuis quelques années, les gouvernements s’amusent à attaquer mon éducation et mon avenir à coups de réformes et de suppressions de postes à l’emporte-pièce. Réforme du bac, loi Fillon, privatisation de l’université… autant de mesures qui me semblent assez – voire très- mauvaises.

            Soyons honnêtes, les ministres – ou les conseillers- qui ont pondu de telles propositions, l’ont sûrement fait avec de bonnes intentions. Le problème, c’est que les gouvernements, par peur de s’opposer à une tradition –à mon avis- élitiste de quasi-adoration de l’enseignement général au mépris des filières professionnelles qui offrent pourtant, pour certaines, la perspective d’un emploi assuré, contrairement aux filières générales. Le résultat de cette tradition, c’est qu’on retrouve des élèves en seconde générale qui, au pire redoublent puis se réorientent dans une filière professionnelle, perdant ainsi plusieurs années de leur vie, ou, au mieux, obtiennent difficilement le bac au bout de trois, quatre ou cinq ans puis pour se retrouver parmi le grand nombre d’étudiants qui n’achèvent pas leur première année de fac. Il faut certes réformer l’université et le lycée. Mais les réformer avant de s’occuper de l’orientation à la fin du collège, qui – d’après moi- est une des grandes causes des problèmes que rencontrent le lycée puis la fac, n’est-ce pas comme essayer de soigner un cancer avec un cachet d’aspirine ?

            Si on n’enlève pas la métastase de l’orientation, le cancer qui ronge le système éducatif français ne fera que s’empirer. Ce n’est qu’après une telle intervention qu’on pourra véritablement l’améliorer. D’ailleurs, si l’orientation à la fin de la troisième était plus rigoureuse et orientait les collégiens en prenant compte de leur envie mais aussi de leurs capacités, chacun se retrouverait dans une filière qui lui est adapté. La nouvelle répartition entre filières générales et professionnelles ainsi obtenue permettrait une augmentation du bac sans pour autant faire baisser le taux de réussites. Les bacheliers arrivant en première année de fac seraient ainsi plus à même de poursuivre leur éducation dans de bonnes conditions. Une meilleure orientation à la fin de la troisième permettrait donc, par voie de conséquences, une amélioration du niveau au lycée et après le bac mais surtout de meilleures perspectives pour de nombreux élèves. Réformer le lycée et la fac sans trouver les solutions aux problèmes à l’origine des disfonctionnements du système semble donc inutile voire néfaste.

            C’est pour contester ces réformes que je participe aux mouvements étudiants, contester, pas simplement par envie de rater des cours mais par inquiétude pour mon avenir et celui de ceux qui me suivront. On nous accuse, mes co-manifestants et moi, de protester par paresse ou par esprit de contradiction, les médias véhiculent l’illusion d’une minorité de « bloqueurs » déterminés à embêter le monde mais je peux vous assurer que si nous étions de simples fainéants voulant rater quelques journées de cours, nous ne nous lèverions pas à des heures inhumainement matinales (surtout pour les jeunes que nous sommes !!) pour bloquer. D’ailleurs, j’ai du parfois du mal à comprendre la logique des autorités quand les mêmes policiers qui brisent habituellement les blocages ont empêché des lycéens d’aller en cours à quelques semaines du bac pour la simple raison que trois ministres visitaient le lycée pour promouvoir une campagne de prévention antidrogue (ndlr : on ne va même pas essayer de comprendre pourquoi cette visite se déroulait en présence de la ministre de la justice mais en l’absence de la ministre de la santé ! Ce devait être un signe fort du fait que la prévention compte assurément plus aux yeux de l’exécutif que la répression ! Qui oserait prétendre le contraire ?)

            Alors que je devrais me consacrer à mes études, je me trouve contraint de me battre pour défendre mon instruction et mes perspectives d’avenir, je suis un lycéen.

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